Le café : l'essentiel...

  • Plante tropicale exigeante (sols, humidité, chaleur, altitude...) née en Afrique centrale

se cultive en plaines, sur les versants des collines ou montagnes dans toute la zone intertropicale : Asie, Afrique, Amérique Latine et Antilles

  • 2 sortes : arabica (plus cher) et robusta
  • Grande diversité de l'organisation des territoires du café : exemple du petit producteur Kenyan pour lequel le café est une culture d'exportation qui en jouxte d'autres, dans un espace agricole encore vivrier / du planteur Brésilien dont l'activité caféicole s'inscrit dans le cadre de grandes plantations capitalistes, productivistes, mécanisées...
  • Principaux producteurs :

- 1er, le Brésil

- le Vietnam

- l'Indonésie

- la Colombie

- le Mexique

- l'Ethiopie

- le Kenya...

  • Principaux consommateurs :

- l'UE (les pays scandinaves en tête)

- les EU, le Canada

- le Japon

- la Russie

- l'Australie...

  • Le marché du café s'organise autour de multiples acteurs aux stratégies divergentes, d'où des relations fortement inégales :

- 125 millions de producteurs dans les PED au Sud, souvent au seuil de la misère (25 millions d'entre eux) et très dépendants (leur nombre important se justifie notamment par une cueillette manuelle, un tri et le séchage

- des FTN au Nord achètent l'essentiel de la P° (ex : Nestlé achète la moitié de la P°)

- les cours sont très fluctuants, cotés sur les bourses de NY et Londres, ce qui fragilise les possibilités de développement

- le café est torréfié et consommé au Nord

  • Facteurs qui expliquent cette variation des cours :

- la demande tend à stagner ; mais, on observe une évolution de l'offre et une libéralisation du marché

les quantités produites dépendent de la qualité des récoltes, des accidents climatiques, de l'évolution du nombre des offreurs, des stratégies spéculatives de certains opérateurs boursiers sur les valeurs du café

l'abolition de l'accord international sur le café a libéralisé le marché, mais suspend toute pratique de garantie de prix minimum aux producteurs

  • Une alternative, le commerce équitable :

- les petits producteurs sont invités à s'organiser en coopératives et à vendre leur P° à une entreprise du commerce équitable : ils peuvent ainsi bénéficier d'un prix plancher qui amortit les chutes éventuelles des cours du café, ce qui favorise le développement local.

l'association néerlandaise Max Havelaar (créée en 1988) organise 80% du commerce équitable en France : la décomposition du prix d'un paquet de café labellisé MH par rapport à un paquet issu du système commercial traditionnel montre une situation plus favorable pour les producteurs qui perçoivent une rémunération 4 fois supérieure. Des coûts restent incompressibles (exportation, torréfaction), mais d'autres peuvent être contournés pour ne pas alourdir la facture (label, frais de gestion...)

Max Havelaar est cependant parfois décrié pour ses relations étroites avec des FTN peu représentatives du commerce équitable comme Mac Do ou Accor.

de nombreuses entreprises jouent pourtant la carte du commerce équitable aujourd'hui (exemple de Malango)

Le commerce équitable instaure des relations éco plus justes entre les producteurs des PED mieux rétribués par les consommateurs riches des PID :

- il constitue un mode original de régulation du marché qui affranchit les petits producteurs des fortes variations des cours de leurs produits agricoles

- il regroupe les petits producteurs en coopératives afin de renforcer leur poids face au marché

- il s'accompagne de partenariats avec des intermédiaires (Max Havelaar, Alter eco, Rainforest...) qui garantissent des prix planchers même si les cours sont au plus bas, en contre partie de produits de qualité et d'actions en faveur du développement.


 

En conclusion, le supplément de prix est pris en charge par les consommateurs à haut niveau de vie qui ont le sentiment d'œuvrer en faveur des plus pauvres...

 

 

L'histoire du café

 

 

La diffusion dans le monde de la culture et de la consommation du café est l’une des histoires les plus fabuleuses et romantiques qui soit. Tout commence dans la Corne de l’Afrique, en Ethiopie, où le caféier a vraisemblablement vu le jour, dans la province de Kaffa. De nombreuses histoires extravagantes et improbables courent sur la découverte des propriétés du café torréfié. Selon l'une d’elles, un chevrier éthiopien s’est étonné de la vivacité de ses chèvres après que celles-ci eussent brouté des cerises rouges de caféier. Nous savons toutefois avec certitude que les esclaves capturés dans la région qui est aujourd’hui le Soudan et expédiés vers le Yémen et l’Arabie par le grand port de l’époque, Moka (maintenant synonyme de café), mangeaient la chair succulente de ces cerises. Il est certain que le café était cultivé au Yémen dès le 15e siècle et vraisemblablement bien avant.

A l’époque, Moka était également le principal port d'embarquement pour la traversée vers La Mecque et était l’une des villes les plus animées du monde. Mais les Arabes appliquaient une politique stricte de non exportation des graines fertiles de façon que le café ne puisse pas être cultivé ailleurs. Les grains de café sont les semences du caféier ; une fois dépouillées de leur enveloppe extérieure elles sont stériles. La course au caféier ou à ses graines fertiles fut gagnée en 1616 par les Hollandais qui se lancèrent alors dans la culture du caféier en serres.

Pour commencer, les autorités du Yémen encouragèrent la consommation du café qui était jugée préférable à celle du qat, arbuste dont on mâche les bourgeons et les feuilles pour leurs vertus stimulantes. Les premiers cafés ont été ouverts à La Mecque et s'appelaient "kaveh kanes". Ils se sont rapidement répandus dans le monde arabe pour devenir des lieux très fréquentés où on jouait aux échecs et au jacquet, on échangeait des potins, on chantait, dansait et jouait de la musique. Chaque établissement était somptueusement décoré et avait son caractère propre. Rien de semblable n'avait existé auparavant : un endroit où on pouvait faire des affaires ou se rencontrer dans un cadre confortable et que tout le monde pouvait fréquenter pour le prix d'un café.

 

Les cafés arabes sont bientôt devenus des centres d’activité politique et furent interdits. Le café et les cafés furent interdits plusieurs fois au cours des décennies suivantes mais ils réapparaissaient toujours. Puis, une solution a été trouvée : le café et les cafés ont été taxés.

 

LE CAFÉ ARRIVE EN ASIE

 

Les Hollandais cultivaient également du café à Malabar (Inde) et en 1699 ils l’ont importé à Batavia (Java) dans ce qui est maintenant l’Indonésie. En quelques années, les colonies hollandaises étaient devenues les principaux fournisseurs de café de l’Europe. Aujourd’hui, l’Indonésie est le quatrième exportateur mondial de café.

 

LE CAFÉ ARRIVE EN EUROPE  

 

Les commerçants vénitiens ont importé du café en Europe pour la première fois en 1615. C’est l’époque à laquelle deux autres grandes boissons chaudes sont également apparues en Europe. Le chocolat chaud est venu le premier, importé des Amériques par les Espagnols en 1528 ; et le thé, qui a été vendu en Europe en 1610 pour la première fois.

 

Initialement le café était vendu par les limonadiers et était paré de vertus médicinales. Le premier café européen a ouvert à Venise en 1683 et le plus célèbre d'entre eux, le Caffè Florian de la Place Saint Marc, ouvert en 1720 est toujours en activité.

 

Le marché d’assurance le plus important du monde, Lloyd's of London, est né dans un café ouvert en 1688 par Edward Lloyd qui préparait les listes des navires que ses clients assuraient.

LE CAFÉ ARRIVE AUX AMÉRIQUES

 

La première mention de la consommation de café en Amérique du Nord remonte à 1668 et, peu après, des cafés se sont ouverts à New York, Philadelphie, Boston et dans d’autres villes. La partie de thé de Boston de 1773 a été planifiée dans un café, le Green Dragon. La bourse de New York et la Bank of New York ont commencé leurs activités dans des cafés, dans ce qui s’appelle maintenantWall Street.

 

C’est dans les années 1720 que le café a été cultivé aux Amériques pour la première fois grâce à l’aventure la plus fascinante et la plus romantique de l’histoire du café.

 

Gabriel Mathieu de Clieu était un officier de marine français en poste en Martinique qui, en 1720, rentra en permission à Paris. Avec de l’aide et grâce à son immense charme personnel, il acheta un caféier qu’il embarqua avec lui lors de son retour. L’arbre était conservé sur le pont dans une cage de verre pour le préserver du froid et des embruns. A croire le journal de bord de M. Mathieu de Clieu, la traversée fut mouvementée. Des pirates de Tunis menacèrent le navire qui essuya ensuite une forte tempête et on dut attacher le caféier. A bord, notre héros dut faire face à un ennemi jaloux qui tenta de saboter l’arbre. A la suite d’une violente bagarre, une branche fut arrachée mais l’arbre survécut à cette infamie.

 

Plus tard, le navire s’encalmina et on dut rationner l’eau potable. De Clieu choisit de garder la quasi-totalité de sa ration d’eau pour le caféier. Tous deux survécurent à ces restrictions.

 

Enfin, le navire arriva en Martinique et le caféier fut planté à Preebear, entouré d’une haie d’épines et surveillé par des esclaves. Il crût et se multiplia et en 1726 la première récolte était prête. Selon les registres, il existait en 1777 entre 18 et 19 millions de caféiers à la Martinique et le modèle d’une nouvelle culture commerciale pour le Nouveau Monde était donné.

 

Mais ce sont les Hollandais qui ont commencé à répandre le caféier en Amérique centrale et du Sud où, aujourd’hui, il est la première culture commerciale. Le café est arrivé dans la colonie hollandaise du Surinam en 1718 d’où il s’est propagé en Guyane française puis à Para au Brésil, première étape d’une longue route. En 1730, les Britanniques ont introduit le café en Jamaïque où pousse aujourd’hui le café le plus connu et le plus cher du monde, le Blue Mountains. En 1825, la destinée caféière de l’Amérique du Sud et centrale était tracée. Cette date est également importante car il s’agit de l’année où le café a été introduit à Hawaï qui produit maintenant l’un des meilleurs cafés du monde et le seul provenant des États-Unis.

 

LE CAFÉ AUJOURD’HUI

 

Pour les nord-américains, premiers consommateurs du monde, Seattle est la nouvelle capitale du café. Dans les années 1970, la grande ville la plus pluvieuse des États-Unis a donné naissance à une culture du café ou culture "latte" qui a balayé les États-Unis et permis d'améliorer la qualité du café dans ce pays. Aujourd'hui, n'importe quel lieu public aux États-Unis propose plusieurs variétés de cafés, boissons et produits de grignotage.

 

Cette nouvelle culture "café" a commencé à envahir le monde. De nouveaux convertis aux plaisirs du café viennent maintenant s'ajouter aux pays à forte tradition de café comme l'Italie, l'Allemagne et la Scandinavie. Aujourd'hui, il est possible de trouver du bon café dans toutes les grandes villes du monde, de Londres à Sydney en passant par Tokyo ; demain, le monde boira plus de café et, encore plus important, du meilleur café.

 

LE CAFÉ, PRODUIT DE BASE MONDIAL

 

L'importance du café dans l'économie mondiale ne saurait être sous-estimée. Il s'agit d'un des produits de base dont le commerce est le plus répandu dans le monde, se classant depuis de nombreuses années immédiatement après le pétrole comme source de devises pour les pays en développement. Sa culture, sa transformation, son commerce, son transport et sa commercialisation emploient des millions de personnes dans le monde. Les économies et les politiques de nombreux pays en développement sont tributaires du café ; les exportations de café représentent une partie importante des recettes en devises d'un grand nombre des pays les moins avancés, dans certains cas plus de 80%. Le café est un produit de base qui s'échange dans les principales bourses de marchandises et sur les grands marchés à terme, essentiellement à Londres et à New York. 

 

 

Principaux producteurs de café :

 

Angola

Benin

Bolivie

Brésil

Burundi

Cameroun

République centrafricaine

Colombie

République démocratique du Congo

République du Congo

Costa Rica

Côte d'Ivoire

Cuba

République dominicaine

Équateur

El Salvador

Éthiopie

Gabon

Ghana

Guatemala

Guinée

Haití

Honduras

Inde

Indonésie

Jamaïque

Kenya

Madagascar

Malawi

Mexique

Nicaragua 

Nigeria

Panama

Papouasie-Nouvelle-Guinée

Paraguay

Philippines

Ruanda

Tanzanie

Thaïlande

Togo

Ouganda

Venezuela

Vietnam

Zambie

Zimbabwe

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