Les Territoires français du Pacifique

  • Problématique : 

* Quels sont les liens entre ces territoires et la métropole ?

Le sujet d’étude amène à s’interroger sur le fonctionnement, la place et les évolutions de territoires situés aux antipodes de la France métropolitaine.

* Quelles sont les spécificités culturelles, sociales et juridiques de ces territoires ?

L’étude permet ainsi de mettre en exergue les fondements de la particularité culturelle qui a débouché sur des législations et des institutions locales spécifiques.

 

  • LA PRÉSENCE DE LA FRANCE EN OCÉANIE

- la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et la Polynésie française : ’il s’agit de territoires essentiellement océaniques par leur insularité ; ceux-ci procurent à la France des ZEE très importantes par rapport à leurs surfaces émergées respectives.

Sur le plan géopolitique, sa présence dans une région très éloignée de l’Europe permet à la France d’avoir une influence en Océanie. Par ailleurs, l’existence de ZEE de grandes dimensions peut être dans l’avenir une source de richesse. La France a également utilisé l’Océanie pour mettre au point et améliorer ses bombes atomiques, donc pour asseoir son statut de puissance nucléaire de premier plan sur la scène mondiale.

Les îles Salomon se trouvent à environ un millier de kilomètres de Nouméa. L’accord FRANZ concerne la France (FR), l’Australie (A) et la Nouvelle- Zélande (NZ). Ce sont les trois États les plus riches et possédant les moyens d’action les plus importants et les plus sophistiqués du Pacifique Sud.

Vanuatu se trouve au nord-nord-est de la Nouvelle-Calédonie : l’intervention de la France dans le domaine de la formation des Vanuatais ou dans celui de l’amélioration des conditions sanitaires montre le retard de développement de Vanuatu. Les langues anglaise et française sont en concurrence dans ce micro-État, ancien condominium franco-britannique (jusqu’en 1980), la France cherchant à y maintenir son influence via sa langue.

SUJET D’ÉTUDE 1

  • DEUX COLLECTIVITÉS SPÉCIFIQUES AU SEIN DE LA RÉPUBLIQUE

 

Le drapeau polynésien est composé de trois bandes parallèles horizontales, deux bandes rouges séparées par une bande blanche plus épaisse ; au centre de cette dernière, apparaît une pirogue à voile : c’est le moyen de transport sur lequel sont arrivés les premiers Polynésiens, venant de l’Ouest et après des traversées de plusieurs milliers de kilomètres, jusque dans ces îles de l’Est de l’océan Pacifique. Les différents signes identitaires de la Polynésie française sont une décoration, un hymne et un drapeau.

L’hymne de la Polynésie française fait référence à Dieu. La Polynésie française est la seule fraction du territoire national ayant officiellement un hymne.

Fait unique au sein de la République française, il y a trois rois à Wallis-et-Futuna.

 

Les collectivités françaises du Pacifique sont spécifiques par leur autonomie, plus ou moins élevée, par leur originalité culturelle et par la relation particulière qu’elles entretiennent respectivement avec l’État français.

 

Le Préambule des Accords de Nouméa (1998) reconnaît que la colonisation a eu des effets très négatifs sur la population ''kanake'' qui a été spoliée de ses terres, privée de son identité, déplacée et traumatisée.

Ces accords de Nouméa datent de 1998 ; ils organisent pour 20 ans (donc jusqu’en 2018) l’évolution politique de la Nouvelle-Calédonie. Ces accords créent une citoyenneté néo-calédonienne. Un corps électoral spécifique est mis en place, fondé sur une durée de séjour en Nouvelle- Calédonie et sur la présence dans l’île en 1998, au moment du référendum sur ces accords : ainsi, ne peuvent voter aux élections locales et régionales que les électeurs vivant depuis longtemps en Nouvelle-Calédonie. Les accords prévoient également une préférence pour l’emploi aux Néo-Calédoniens. L’État transfère de nombreuses compétences à la Nouvelle- Calédonie.

 

La France dispose donc de trois points d’appui dans le Pacifique, correspondant à deux Collectivités d’outre- mer et à la Nouvelle-Calédonie. Cela lui permet de disposer de bases navales et de jouer un rôle dans les instances régionales, comme la Communauté du Pacifique (CPS). Par ailleurs, ces territoires tentent de maintenir l’influence culturelle et linguistique française en Océanie, notamment au Vanuatu, jadis condominium franco britannique. Grâce au niveau de développement et d’équipement de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française, la France peut venir en aide rapidement aux États du Pacifique touchés par des catastrophes naturelles (tsunamis, séismes, cyclones…). L’éloignement géographique par rapport à la France et le fait que ces contrées, à la différence des départements d’outre-mer, étaient occupées par des civilisations anciennes et complexes avant la colonisation, explique que la France a pris en compte leurs spécificités socioculturelles, au travers de leurs statuts notamment, qui garantissent à la Polynésie française et à la Nouvelle-Calédonie une grande autonomie. – Dans ce dernier territoire, à la suite d’une colonisation dure et d’événements graves dans les années 1980, un processus de pacification a été engagé à partir de 1988 ; il s’est traduit par les accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998). Ces derniers accords créent, pour la première fois dans l’histoire de la République française, une citoyenneté spécifique au sein de la citoyenneté française et accordent des pouvoirs importants à la Nouvelle-Calédonie, l’État cédant une partie de ses compétences.

 

  • Corrigé exercices du manuel

Les Territoires français du Pacifique : aux antipodes et en marge ? (P. 252-253)

 

1. Les Territoires français du Pacifique ont des liens étroits avec la métropole, notamment en terme économique. En effet, la métropole représente 30 à 40 % des importations de ces territoires et 30 à 20 % des exportations. De plus, une grande partie des touristes de ces îles sont issus de la métropole.

 

2. Les Territoires français du Pacifique fondent leurs économies sur quelques activités peu nombreuses et donc peu diversifiées : le nickel et l’industrie métallurgique en Nouvelle-Calédonie ou le tourisme en Polynésie française.

 

3. Les Territoires français du Pacifique connaissent un grand nombre de difficultés économiques : ils ont des taux de chômage très élevés : 18% en Nouvelle-Calédonie, 13 % en Polynésie française. Leurs productions sont insuffisantes, aussi doivent-ils importer une grande partie des produits pour répondre aux besoins des populations. C’est ce qui explique que les taux de couverture soit aussi défavorables : 1 % à Wallis-et-Futuna, ce qui signifie que l’archipel n’a aucune exportation !

 

4. L’éloignement de ces territoires à la métropole a au moins deux conséquences. D’abord des temps de parcours très importants pour rejoindre la métropole : plus de 21 h pour la Polynésie et même 34 h pour Wallis-et-Futuna. Ensuite, cette situation a permis le développement d’infrastructures de transport tournées vers la métropole : port et aéroport. Mais ces espaces se sont développés à proximité de la ville principale, ce qui fait que celle-ci est devenue un pôle économique important qui attire les hommes.

 

5. La possession de ces territoires est intéressante pour la France. En effet, ils lui permettent une présence planétaire. Mais surtout, les zones économiques exclusives qui leur sont rattachées peuvent contenir des richesses conséquentes (poissons, minerais).

 

6. La carte présente l’archipel de la Nouvelle-Calédonie et la répartition du nickel (production et transformation) : elle montre que c’est l’île principale qui concentre le nickel. Mais sur celle-ci, le plus important gisement se situe dans la moitié sud-est. Au nord-ouest, le gisement est éclaté en une dizaine de plus petits gisements. Au sud, se localise l’unique usine métallurgique en fonctionnement. Cette disposition avantage la moitié sud de l’île au détriment du nord.

 

Bilan

Les Territoires français du Pacifique permettent une présence de la France dans l'océan Pacifique et la possession pour la France de vastes espaces maritimes (la ZEE). Les activités pratiquées dans ces îles présentent un autre intérêt. Ainsi, le nickel de Nouvelle-Calédonie évite à la France d'en acheter au prix fort sur le marché international.

Mais les Territoires français du Pacifique connaissent des difficultés internes assez importantes : ils sont éloignés de la métropole, ont des économies très spécialisées ou quasi-inexistantes (Wallis-et-Futuna) et de forts taux de chômage.

 

 

Des collectivités d’outre-mer aux forts particularismes (P. 254-255)

 

1. Les populations des Territoires français du Pacifique sont issues de trois groupes : les Mélanésiens, les Micronésiens et les Polynésiens. Mais tous sont originaires des îles d’Asie du Sud-Est.

 

2. Les Territoires français du Pacifique comportent d’importantes particularités juridiques : ils ont des règles coutumières (pas de propriété privée mais une terre communautaire), un droit coutumier qui repose sur des coutumes locales. La Nouvelle-Calédonie possède sa propre citoyenneté. Les populations locales font l’objet d’un régime préférentiel pour l’obtention d’un emploi local. Enfin, il existe des autorités locales spécifiques, comme des rois à Wallis-et-Futuna qui rendent la justice.

 

3. Les Territoires français du Pacifique comportent d’importantes particularités institutionnelles : ils ont leurs propres Assemblées territoriales élues qui peuvent édicter leurs propres lois. Ils ne sont pas obligés d’appliquer la législation française. De plus, la Nouvelle-Calédonie statuera sur son auto-détermination dans les années à venir.

 

4. Le texte est extrait du livre de J.-C. Gay, L’outre-mer français. Un espace singulier, paru aux éditions Belin en 2003. Il met en avant la spécificité coutumière de Wallis-et-Futuna. La population y est à 99 % de statut personnel, ce qui signifie que presque toute la population dépend du droit coutumier. Celui-ci est fondé sur un code juridique datant de 1870 et qui mélange coutume, religion et justice. De plus, l’ensemble des terres est incessible aux personnes non-originaires de l’île. Le texte permet ainsi de mettre en valeur l'ancienneté de la particularité juridique de Wallis-et-Futuna. Mais il permet également de montrer que ces Territoires français du Pacifique suivent leurs propres règles et qu’ici le droit français ne s’applique pas forcément.

 

Bilan

Les Territoires français du Pacifique, du fait de leur population indigène nombreuse, de leur éloignement à la métropole et de leurs fortes particularités culturelles, possèdent des institutions qui leurs sont propres et un droit local, dit coutumier, qui régit la vie familiale et juridique des îles.

 

 

2e partie de l’épreuve au Bac

 

Le tourisme en Polynésie française (p.258-259)

 

1. Le doc.1 est un graphique en bâtons (histogramme), élaboré à partir des données du Service du tourisme du Gouvernement de la Polynésie et qui présente l'évolution du nombre de touristes entre 1996 et 2003 en Polynésie française. Le doc.2 est un graphique en camembert qui présente l'origine des touristes en Polynésie française. Il a la même origine que le doc.1.

 

2. Le doc.1 montre que le nombre total de touristes est fluctuant mais globalement en augmentation entre 1996 (160 000 touristes) et 2003 (210 000 touristes). Mais la période de plus forte hausse était de 1999 à 2001. En l'an 2000, le nombre de touristes a atteint les 250 000. Cette hausse était surtout le fait des croisiéristes qui sont apparus en 1997 et ont été plus nombreux sur cette période. En effet, les touristes terrestres ont peu évolué : ils sont pour toute la période 1996 à 2003 entre 160 000 et 180 000.

 

3. Les touristes de Polynésie française sont majoritairement issus des pays développés (76% issus d'Amérique du Nord, de France et d'Europe) et plus particulièrement d'Amérique du Nord qui forme la clientèle la plus importante (plus du tiers).

 

4. La question permet de mettre en valeur, dans les origines de la clientèle, non seulement la proximité géographique pour l'Amérique du Nord, l'Asie, le Pacifique ou l'Amérique latine, mais également les liens culturels ou historiques entre les touristes issus de France ou d'Europe et la Polynésie française.

 

  Les ressources économiques de la Polynésie française (P.261)

 

1. Le document est un graphique en courbes qui présente les différents types d'activités économiques créatrices de richesse en Polynésie française. Il est issu d'un rapport du Sénat publié en l'an 2000.

 

2. Le développement de la Polynésie française se fait grâce au tourisme, à la perliculture et aux ressources propres de l'archipel.

 

3. La perliculture représente la quasi-totalité des exportations de la Polynésie française, même si son poids est en léger recul depuis 1996.

 

4. Les activités économiques de la Polynésie française (tourisme et perliculture) ne représentent pas l'essentiel des ressources de l'archipel. En effet, ce sont les impôts locaux et les subventions françaises ou européennes qui représentent la moitié des ressources économiques.

 

5. La Polynésie française est un territoire dépendant de l'extérieur, car l'essentiel de ses ressources provient de l'extérieur (subventions), de ses exportations (qui sont fluctuantes selon les conditions du marché de la perle dans le monde) et de la clientèle touristique qui est originaire majoritairement des pays développés.

 

 

 

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